
Pourquoi choisir le linge ancien comme matière première ?
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Dans un monde où l’on court après la nouveauté, j’ai choisi de ralentir. De regarder derrière, dans le passé, pour y puiser une richesse que l’on oublie trop souvent : le linge ancien.
Chez Léa et Lou, c’est cette matière qui m’inspire et qui me guide au quotidien. Et si j’ai fait le choix de travailler presque exclusivement avec du linge ancien, ce n’est pas un hasard. C’est un choix à la fois esthétique, écologique, mais aussi profondément sentimental.
🌿 Des matières naturelles, nobles et saines
À l’époque de nos grands-mères (et bien avant), le linge de maison était principalement fabriqué à partir de chanvre, lin ou coton, souvent cultivés sans pesticides… tout simplement parce que ces produits n’existaient pas encore à grande échelle.
Jusqu’aux années 1950-60, la majorité de ces fibres naturelles étaient issues d’une agriculture locale et raisonnée. On ne parlait pas encore de "bio", mais on y était très proches. Ces textiles sont donc sains, durables et surtout très agréables au toucher. C’est un vrai bonheur de les retravailler.
🤍 Une palette douce et lumineuse
La plupart du linge ancien est blanc ou écru, parfois avec une légère patine du temps. Ce sont des teintes parfaites pour y appliquer mes teintures végétales : elles offrent une base neutre qui sublime les couleurs naturelles sans jamais les dénaturer.
Et pour être honnête… il y a quelque chose de profondément apaisant dans cette douceur chromatique. Elle se marie merveilleusement bien à l’univers de l’enfance et de la maison.
🪡 Des trésors faits main
Le linge ancien, c’est aussi une mine de détails oubliés. Des jours d’échelle, des broderies à la main, des monogrammes discrets… Chaque pièce raconte une histoire, souvent anonyme, mais toujours pleine de poésie. C’est une manière d’honorer le travail des femmes d’avant, de redonner vie à ce qui a été soigneusement conservé dans des armoires parfois depuis des générations.
Quand je coupe dans ces tissus, je le fais avec respect. Parfois, je choisis même de préserver un détail d’origine dans la création finale, comme une signature du passé qui se transmet à travers l’objet.
💤 Un stock déjà là, prêt à revivre
Enfin, et c’est loin d’être anodin : ce linge ancien existe déjà. Il dort dans des placards, des greniers, sur les étals de brocantes. Il ne demande qu’à être réutilisé. Le choisir, c’est éviter de produire du neuf, c’est lutter contre le gaspillagetextile à petite échelle.
Et c’est aussi un geste chargé de sens : transformer un drap d’un autre temps en bavoir, en coussin ou en accessoire pour enfant, c’est faire le lien entre les générations, avec tendresse et conscience.